La pêche du capelan à la fascine est une pratique durable qui s’est développée en symbiose avec les ressources et l’environnement physique et social de Charlevoix. Puisqu’il aidait à engraisser les champs, ce petit poisson a nourri les estomacs et la terre elle-même: c’est pourquoi il détient une grande valeur identitaire tout autant qu’économique pour les citoyens. Alors que la majorité des familles opéraient autrefois une fascine au bout de leurs terres agricoles, seules deux pêcheries sont encore actives aujourd’hui, celle de la famille Gauthier à l’Anse-au-Sac et celle de la famille Mailloux à L’Isle-aux-Coudres. On se questionne alors: pourquoi cette pêche unique et les paysages riverains qui en permettent la pratique sont-ils menacés de disparition? 

La mise en valeur de la pêche à la fascine – et des savoirs, pratiques et paysages associés – sont les objectifs globaux de ce projet de recherche. Le besoin qui motive nos travaux est pressant: il s'agit de contrer la disparition de cette pêche patrimoniale, et de son paysage culturel, dans Charlevoix. Les acteurs municipaux ont déjà posé des actions en identifiant la Jetée des Capelans à Saint-Irénée comme site patrimonial et en privilégiant les secteurs traditionnels de pêche dans la planification territoriale. Ils visent à reconnaître la pêche à la fascine comme faisant partie du patrimoine immatériel de Charlevoix-Est.

Le maintien de la pêche à la fascine équivaut au maintien d’un riche terroir maritime sur les berges du Saint-Laurent qui contribue à l’attractivité du territoire et sert de levier à son économie, notamment via le tourisme « gourmand. » Ainsi, la préservation de ce patrimoine passe par les détenteurs de savoirs, mais les retombées visent l’ensemble de la région et de la population locale.

Partenaires du projet