Équipe de recherche étudiante

CLAPPERTON-RICHARD, Adèle


Étudiante au doctorat

Cycle d’études actuel : Chercheur·e postdoctoral·e, Department of Geography, Planning and Environment, Concordia University

Titre du projet de recherche postdoctoral : Atlas des paysages innus : cartographie sensible du Nitassinan 

Le parcours d'Adèle Clapperton-Richard a d’abord été axé vers l’histoire. Iel a complété une maîtrise en histoire à l’UQAM en 2019, qui portait sur les discours et les représentations du genre et de l’altérité dans les manuels d’histoire au Québec. Cette recherche lui a permis de s’intéresser aux rapports de pouvoir dans la mise en récit historique nationale et à saisir l’ampleur des lacunes dans son enseignement, notamment l’invisibilisation des identités et des réalités autochtones.

Son amour des territoires nordiques et de la boréalité l’a ensuite amené·e à se tourner vers des enjeux plus ancrés dans le tangible et à se réorienter vers la géographie. Iel a complété en 2025 un doctorat au département de géographie de l’Université Laval sous la direction de Caroline Desbiens et de Justine Gagnon. Sa thèse, intitulée « Pessamiushkueuat utipatshimunuaua : relations et trajectoires sur le Nitassinan accaparé », est le résultat d’une recherche menée en étroite collaboration avec la communauté innue de Pessamit, sur la Côte-Nord, qui a documenté les changements territoriaux, sociaux et culturels sur le Nitassinan (le territoire ancestral) causés par les développements industriels. Porté par une démarche de co-construction des savoirs, le projet a été ancré dans les pratiques et connaissances innues du territoire, plus particulièrement celles des Pessamiushkueuat (femmes de Pessamit).

Iel est maintenant chercheur·e postdoctoral·e au Department of Geography, Planning and Environment de l’Université Concordia sous la supervision de Sébastien Caquard. Toujours en partenariat avec la communauté de Pessamit, son programme postdoctoral suit des approches en géographie critique ainsi qu’en cartographie narrative et sensible pour réfléchir aux représentations cartographiques et spatiales de l’enchevêtrement des paysages du capitalisme et du colonialisme aux paysages culturels autochtones, à travers la mise en carte de la mémoire et des émotions entourant les lieux significatifs disparus ou changés.

Iel souhaite ainsi mettre de l’avant des perspectives critiques et décoloniales en géographie. Sa vision de la recherche est celle d’un processus collectif et engagé qui se construit beaucoup hors de l’université, à travers les relations – celles établies autant dans les rencontres formelles que dans les après-midis de cueillettes de « graines rouges » et de thé du Labrador.